Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Défense, marine et stratégie
26 novembre 2013

Accord sur le nucléaire iranien : Bruxelles noie le chagrin de Paris, désarroi de Riyad et de Tel-Aviv.

Iran_nucl_aire

Par Aziouz Mokhtari

Habilement, avec tact et grande... diplomatie, Catherine Ashton, politique extérieure et défense commune de l’Union européenne, enterre les velléités guerrières de la France.
Dans le dossier iranien, le Président français et son ministre des AE ont joué aveuglément la carte israélienne. La France a, depuis belle lurette, mis aux oubliettes, la vision gaulliste du monde arabe. Sarkozy a effacé tout indépendantisme vis-à-vis des USA et de l’Otan. Hollande en politique extérieure travaille sur la même base de données. Sur le nucléaire iranien, colère des Israéliens, quelques heures avant l'Accord de Genève, Paris promettait le sabordage de l'accord. Première tentative réussie puis plus rien, Fabius n’y arrivera plus.
Le rapport de force penchait largement en faveur d’un deal avec l’Iran. Les négociateurs américains, russes, chinois, iraniens et l’Union européenne, moins la France, voulaient l’accord, cherchaient une solution et décident de ne pas quitter Genève sans avancées réelles sur le dossier. Intelligemment, C. Ashton, Mme Relex de l’Union européenne, relègue au second plan le ministre français des Affaires étrangères et squatte tous les espaces médiatiques. Hall de conférence de la salle de réunions, points de presse, déclarations aux grands médias américains et européens. Plus aucune place dès lors pour le point de vue français en Romandie. Les Allemands et les Anglais somment Ashton de rester dans les clous du consensus mondial autour du nucléaire iranien. La diplomatie française accepte alors et se range pour ne pas s’isoler. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, et les experts du renseignement et militaires français saisissent François Hollande du danger à voir ainsi s’exposer la France aux côtés de l’extrême-droite au pouvoir en Israël et de la monarchie la plus réactionnaire du monde arabe, l’Arabie saoudite. Netanyahu, chef du gouvernement israélien, multiplie les pressions sur les USA et sur la France, en vain. Les lobbies israéliens et pro-israéliens en Europe s’activent et mettent le paquet pour faire échouer l’accord. Khamenei, guide suprême en Iran, Rohani, président de la République, et le ministre des AE taisent leurs désaccords ou leurs supposés désaccords. A quelques instants du commencement du dernier round des pourparlers, les trois responsables à Téhéran qui ont la haute main sur l’ensemble du dossier nucléaire déclarent la même chose. Oui, l’Iran accepte des concessions majeures, oui l’Iran ne quittera pas la table de dialogue, oui l’Iran s’aligne sur le consensus international sur la question.
Le Russe Lavrov et son homologue chinois sourient et courent consoler Laurent Fabius. Ils ne veulent pas que, diplomatiquement, la France perde la face. Les Russes et les Chinois, aux traditions diplomatiques avérées, ont besoin de Paris sur d’autres dossiers et ne veulent pas qu’après Genève, les USA fassent bande à part. Catherine Ashton prend alors le relais et les médias lourds français ont la lourde tâche de transformer une défaite en victoire. Genève a isolé Paris, Tel-Aviv et Riyadh. Est-ce, sera-ce un frémissement pour le rééquilibrage du monde ?
A. M.

Source : http://lesoirdalgerie.com/articles/2013/11/26/article.php?sid=157062&cid=2

Publicité
Publicité
Commentaires
Défense, marine et stratégie
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 18 442
Archives
Publicité