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Défense, marine et stratégie
29 mai 2015

Nucléaire: c'est dit noir sur blanc !

Israel_Nucleaire

Par Karim MOHSEN - Jeudi 28 Mai 2015

Ou le nucléaire pour les uns, des sanctions pour les autres... La conférence de l'ONU sur le suivi de la non-prolifération nucléaire, s'est achevée vendredi sur un échec. Un échec prévisible dès lors que la question du nucléaire israélien soit revenue sur la table de discussion. Ainsi, des bons apôtres décident des priorités pour ce qui est du nucléaire, de ce qui peut être ouvert au débat et de ce qui ne doit pas l'être. Il est de la sorte exigé la transparence dans les programmes nucléaires de certains pays - à l'instar de l'Iran harcelé sans raison depuis plus d'une décennie - tout en en exonérant, un: Israël. On ne se focalise pas sur l'Etat hébreu, mais il faut bien expliquer le pourquoi de l'échec de la conférence de suivi de l'ONU sur la non-prolifération nucléaire. En fait, il ne pouvait en être autrement dès lors que l'on place Israël sur un piédestal, non concerné par les règles de prévention et de contrôle exigibles des autres pays pour ce qui est du nucléaire et de la sécurité y afférente. En effet, la conférence de suivi de l'ONU a achoppé sur la question du nucléaire israélien quand les Etats-Unis - par ailleurs intransigeants sur le nucléaire iranien - ont rejeté l'initiative arabe de dénucléarisation du Moyen-Orient, par la création dans cette région d'une zone exempte des armes nucléaires. Région qui, comme chacun sait, englobe également Israël. Israël qui n'a pas signé le TNP, assistait, pour la première fois en
20 ans, à cette conférence en observateur. Or, Israël refuse de «se voir dicter la date ou l'ordre du jour d'une telle conférence (de zone dénucléarisée) et rejette la tutelle de l'ONU. C'est-à-dire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) organisme spécialisé de l'ONU en matière de contrôle nucléaire. Donc, Israël se place au-dessus de l'ONU et de ses organisations, conforté dans cette position arbitraire par les tartufferies américaines. C'est ainsi que la sous-secrétaire américaine au Désarmement et à la Sécurité internationale Rose E. Gottemoeller a déclaré qu'il «n'y a pas d'accord sur ce document» (la création d'une zone sans armes nucléaires au Moyen-Orient) qui jugea «arbitraire» la date limite proposée pour ce faire. Mme Gottemoeller qui «blâma» les pays arabes qui ont osé aller dans le sens d'une zone dénucléarisée affirma que le projet (arabe) «était incompatible avec la politique suivie de longue date» par Washington et ne «recueillait» pas «l'assentiment de toutes les parties concernées» (sous-entendant, bien sûr, Israël). Aussi, quel crédit donner à cette politique suivie par les Etats-Unis qui exigent que l'Iran laisse l'Aiea accéder à ses sites militaires, tout en s'opposant à tout débat sur le nucléaire israélien (Israël possède entre 180 et 300 ogives nucléaires) dont aucune institution internationale n'est en mesure de dire en quoi il consiste. Notons qu'Israël est le seul pays au monde qui n'adhère pas au TNP, refuse toute inspection de l'Aiea et ment depuis cinquante ans sur la vérité de son arsenal nucléaire, autrement plus dangereux pour la sécurité du monde. Mais cela n'inquiète pas outre mesure un Occident qui pousse des cris d'orfraie parce que l'Iran serait, selon lui, au seuil de la maîtrise des technologies nucléaires. En fait, la question qui se pose désormais est de savoir quelle est réellement la fiabilité des conférences que l'ONU organise pour un monde délivré des menaces d'une apocalypse atomique, quand il reste impuissant à faire se conformer à ses programmes de contrôle et d'inspection tous les pays dits au seuil nucléaire, y compris Israël. Ne pas inclure Israël dans une zone «sans armes nucléaires» tout en l'imposant aux autres n'est ni sérieux, ni incontestable, il est surtout improductif. D'autant plus que les Etats-Unis travaillent à un désarmement nucléaire des pays arabes et de l'Iran tout en en exonérant Israël. Cela, d'autant plus que la suprématie militaire d'Israël a moins à voir avec le rayonnement techno-industriel de l'Etat hébreu que du transfert et le vol pur et simple de la technologie nucléaire, chimique et biologique (américaine et française en particulier), et du piratage systématique par Israël des nouvelles technologies dans le monde. L'Aiea et le monde des technologies de pointe sont au fait des escroqueries d'Israël. Ainsi, l'agence onusienne peut contraindre l'Iran, elle n'a aucun droit de regard sur Israël. Une preuve? L'ancien directeur de l'Aiea, en visite en Israël il y a quelques années, avait fait savoir qu'il n'était pas venu pour parler du nucléaire. Dès lors, si la planète court vers une apocalypse atomique ce ne serait pas du fait des pays arabes ou de l'Iran, mais à cause d'Israël et des Etats-Unis. L'énième échec de la conférence de l'ONU sur le nucléaire en témoigne largement.

Source : http://www.lexpressiondz.com/edito/216824-nucleaire-c-est-dit-noir-sur-blanc.html

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